MAIS POURQUOI ?!

Mais pourquoi ?!

Il s’agit d’une série d’illustrations réalisées pour dénoncer avec humour les dérives de Noël. On nous rabâche que “Noël est une fête commerciale” depuis des années, et on fini par le croire en oubliant le sens premier de cette fête (et encore, je parle pas de la fête de Yule et du solstice d’hiver….).

J’ai donc mis Jésus en scène dans plusieurs illustrations, comme pour imaginer la réaction qu’il aurait face aux dérives du monde moderne, sur une fête célébrée initialement pour commémorer sa naissance (encore une fois, je ne parle pas de Yule et du solstice d’hiver…).

Car n’oublions pas que pour beaucoup, Noël est bien littéralement “la fête de la nativité”. C’est d’ailleurs pour cela qu’en Espagnol, Noël se dit “Navidad” (du latin “Nativitas”).

Voilà donc 3 planches de dessin, composée dans cette optique :

X(mas) Girl - Joyeuse fête des cadeaux

Cette première illustration met en avant la “sexification” de la fête de Noël, et l’insistance mise sur les cadeaux, sur le fait de devoir offrir du matériel.

Déjà, vous l’aurez tous remarqué à la période des fêtes, dans les grands magasins ou sur internet : Noël est souvent l’occasion de proposer toute une gamme de tenues et lingeries affriolantes censées récupérer le code couleur et les atours du père Noël (le rouge, le vert, les pompons blancs…). Qu’est-ce que Jésus ou Marie diraient de ça ?

C’est ce que je me suis demandé.

Enfin, concernant la multiplicité des cadeaux dans l’illustration ci-dessous, elle se passe d’interprétation finalement. Tout est dit sur l’image :

Certes, cette tradition est issue de celle des Rois Mages, ayant porté des présents à Jésus lors de sa naissance. Et il est anthropologiquement intéressant de constater l’appropriation culturelle d’une fête religieuse en une occasion d’offrir des présents aux enfants (ayant été sages, de préférence…).

Cependant, nous ne pouvons nier la situation actuelle :

Est-il acceptable qu’en 2024, un enfant donné dans une contrée occidentale, face un caprice à ses parents afin d’obtenir une paire de chaussures ou un téléphone, probablement fabriqué sous contrainte par un autre enfant donné, dans une contrée bien précise, que l’on connaît aujourd’hui tous du fait de l’explosion des reportages sur le sujet ?

Non, je ne pense pas. Et il ne s’agit pas que du travail des enfants en Chine, mais aussi de nos artisans, de nos fabricants de jouets locaux. Constatez-vous le nombre d’enseignes bicentenaires (ci ce n’est plus) forcées de fermer boutique du fait de la concurrence impossible à tenir face aux géants que sont Amazon, Shein, et j’en passe…

Noël ne devrait devenir en aucun cas une fête du consumérisme ou une quelconque célébration du travail et de l’exploitation des enfants.

Enfin, j’aborde finalement ces thématiques avec humour et bienveillance, à la façon dont j’imagine que Jésus le ferait s’il était témoin de ça, en disant tristement quelque chose comme “Mais pourquoi ?!

L’anniversaire de Jésus

Ici, j’ai fait le parti pris de rigoler gentiment du fait que Dieu le Père ait rapidement oublié Jésus une fois qu’il s’est incarné sur Terre (Ah, sacrée Trinité…). Ici, il se contente de jeter un présent via les cieux accompagné d’un simple “Tiens, fiston, A+”, comme le ferait n’importe quel père pas suffisamment présent.

Concernant le Père Noël sur cette illustration, il n’est pas bien mieux représenté. Bien éméché, une bouteille à la main, une chaussure en moins, il balance en sous-texte un “Charmante la daronne” en référence à Marie. Cette dernière semble réceptive car elle exprime un “Oh !” à haute voix tout en rougissant. Oui, je sous-entend clairement que Marie est volage (cela expliquerait bien des choses…) et qu’elle a aussi du mal dans le choix de ses partenaires (après je ne juge pas, on peut tous être attirés par un bœuf plein d’alcool. Cf : Marge Simpson <3).

Ce dernier point est confirmé par la réaction de Joseph, qui, tout en regardant Marie avec de gros yeux plein de désespoir, se contente de penser au lieu de l’exprimer : “C’est qui lui ? Encore un nouveau “père” ?! Ca commence à bien faire…”. Le fait que je prenne le parti de mettre le mot père entre guillemets, sous-entend bien que Joseph lui-même est sceptique du fait que Marie soit vierge et que Jésus est le fils de Dieu le Père.

Finalement, sur cette image, rien ne va. Seuls les Rois Mages et Judas semblent avoir un œil lucide et assumé sur la situation. Les 3 Rois semblent sceptiques, voire carrément énervés à l’arrivée du Père Noël (leur relève, en quelque sorte). Quant à Judas, il se tient aux côtés de Jésus, non moins sceptiques que les 3 autres, le “?” venant renforcer son air hagard.

Enfin, dans les détails, on remarque une photo encadrée (mettons que si Jésus pouvait transformer l’eau en vin, il pouvait aussi sûrement transformer les peintures en photos…) de Jésus bébé, sur le rebord d’une cheminée, au côté d’une Menorah, comme aurait pu le faire n’importe quelle famille Juive de l’époque (mais peut être qu’en réalité, Jésus ne transformait pas les peintures en photos, et qu’il s’agissait juste de peintures…?!).

Quant à la chèvre, elle est là parce que… Eh bien, ma foi, il fallait bien rappeler que Jésus est né dans une étable, pourquoi n’aurait-il pas eu une chèvre domestique ?!

Au quartier

Ici, on n’est plus trop sur la thématique de Noël, mais sur une scène de quartier, où les gens ne reconnaîtraient même pas Jésus le Sauveur alors qu’ils le verraient.

L’un des protagonistes le trouve “chelou”, tandis que son ami se contente de relever qu’il aime bien son style, probablement parce qu’ils ont la même coiffure.

A côté de ça, un autre personnage ne remarque même pas que Jésus est juste là : il est obnubilé d’une part par son téléphone, et d’autre part par une jeune femme qui passe à son niveau. Sauf qu’il s’agit de sa sœur. Chose qu’il n’a probablement pas remarquée car il ne s’est même pas donné la peine de regarder son visage.

En fait, il y a ceux qui ne voient pas Jésus, et ceux qui refusent de le voir alors même qu’il est juste sous leurs yeux. Et ce dernier se demande encore ce qu’il fait là…

Le seul être qui daigne bien le toucher et exprime même de l’amour en le voyant, c’est l’Orbitoculus juste à côté de lui. Ca en dit long…

Finalement, même si c’est assez métaphorique et humoristique, le message est passé. Je ne suis pas particulièrement croyante ou pratiquante, et encore moins de tradition chrétienne. Mais je dois reconnaître que la figure de Jésus me plaît bien. Sa vie est intéressante. Ce qu’il représente est intéressant.

Disons que dans mon iconographie personnelle, Jésus représente ce qu’il y a de bon en l’humain, et des valeurs perdues à notre époque.

Enfin, concernant le décor, il n’y a pas de raison en particulier qui me pousse à le planter dans un contexte tel que celui-ci. On distingue la campagne en fond, ainsi que quelques immeubles et une maison sur la gauche. En 2nd plan, on voit des murs gris recouverts d’affiches et de tags, comme cela pourrait être le cas dans un certain nombre de villes de banlieue ou de province. Le but n’était pas de représenter un lieu en particulier, mais tous les lieux en même temps.

Et bien sûr, je ne pouvais pas dessiner cette planche sans y glisser une petite chèvre !!!

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