RAP BIZARRE

Rap Bizarre

Je suis née en 1994. En 1999, ma mère allait au concert de NTM, et revenait avec la VHS de la tournée. S’en suivirent plusieurs heures passées à re visionner cette vidéo. D’aucun diront qu’on ne fait pas écouter NTM à un gosse de 5 ans. Et ils auront raison.

Toutefois, je dois bien reconnaître que cette VHS a été une entrée en matière de ce qui allait bientôt devenir l’un des centres d’intérêt les plus constitutifs de ma personnalité.

Dans cette série, j’ai souhaité être objective et ne pas me laisser influencer par mes goûts et opinions personnels. Du coup, plutôt que de dessiner les artistes que j’écoute le plus, j’ai décidé de représenter les plus écoutés en France.

Quant au nom de “Rap bizarre” il s’est imposé de lui même lorsque j’ai présenté mon travail pour la première fois. Un ami m’a balancé “Rap ? Rap bizarre, ouais !”. En fait il voulait dire que la technique était particulière, puisque j’avais décidé d’une part de travailler sur tablette, ce qui est plutôt rare. Et d’autre part, parce que j’avais entrepris de contourer le moindre reflet, la moindre variation de couleur, plutôt que de les mélanger pour donner un effet smooth.

Je voudrais ajouter un léger détail, qui finalement n’en est peut être pas un : je n’ai pas dessiné cette série sur tablette.

Je l’ai dessinée sur téléphone. Au doigt.

Sur chacune des pièces proposées ci-dessous, j’ai passé un temps considérable, mais je suis vraiment satisfaite du résultat. J’espère que cette série vous plaira également !

Toutes les illustrations ci-dessous sont en vente sous forme de Print dans la boutique.

Booba (Dit Le Duc des Pirates de Boulogne)

Depuis quelques années, celui qu’on appelait le Duc de Boulogne dans les années 2000, s’affilie désormais au monde de la piraterie.

Pourtant, et de façon assez paradoxale, c’est le Duc des Pirates lui-même qui initia la prise en considération des “Influvoleurs” par la scène politique française.

Bien qu’en “guerre” avec la Reine des Influvoleurs, Magali Berdah, le Duc n’en demeure pas moins l’un des rappeurs le plus apprécié de sa génération. D’ailleurs, il traverse les générations.

Car si ma génération se souvient surtout de Pitbull, Au bout des rêves, le Duc de Boulogne, Boulbi (en somme, l’album Ouest Side)… Celle de nos aînés nous a fait découvrir ses sons avec Ali, formant tous deux Lunatic : Pas le Temps pour les Regrets, Mauvais œil, HLM 3, et l’EXCELLENT feat avec Dicidens De Larmes et de Sang.

Puis Booba a su se renouveler pour ne pas disparaître, à la différence d’autres rappeurs de sa génération. En 2008, il sort l’album 0.9, avec des titres comme Pouvru qu’elles m’aîment, R.A.S, Illégal et Garcimore.

Il enchaîne en 2010 avec Lunatic qui comporte notamment les sons Caesar Palace, Jimmy Deux Fois, Ma couleur, Killer, Comme une étoile et Paradis. Cet album marque un tournant dans la carrière de Booba, en mon sens. C’est à partir de là que Booba annonce la couleur de ce que sera le rap dans les prochaines années, en fixant son style pour lui même et aussi comme référence pour d’autres artistes. Cet album, c’est son phœnix, après un 0.9 décidément pas à la hauteur de son talent.

Suite à ça Futur sortira, et d’autres albums suivront. Aujourd’hui, le talent du Duc et sa pérennité ne sont plus à remettre en question. On peut ne pas aimer Booba, parce qu’on n’aime pas le rap. Mais on peut difficilement aimer le rap et ne pas aimer Booba.

J’avais dit que je ne prendrais pas d’artistes dont je reconnais les mérites de sa carrière dans cette série. Mais j’ai aussi dit que je me baserais sur les goûts de mes contemporains en matière de rap, alors…

Technique
Dessin digital

Année
2021

Jul (Dit Le J)

Lorsque j’ai écouté Jul pour la première fois, c’était avec le son du Ghetto Phénomène et 11.47 - Le Way. D’ailleurs, c’est aussi dans ce son que j’entend Naps pour la première fois. Si ma mémoire est bonne, c’est même lui qui commence le son.

Enfin, tout ça pour dire que c’était en 2011, j’avais 17 ans, et ce son m’avait bien enjaillée (comme on disait à l’époque).

PUIS, vient Sors le cross volé et BIM, toutes les féministes en PLS à cause du “Te déshabille pas j’vais t’violer” ! Et j’avoue que même moi, arf ! J’étais vraiment pas fan ! Tout le monde critiquait Jul, et je dois bien avouer que je ne cherchais pas à comprendre pourquoi. Je me contentais de ne pas écouter depuis l’histoire du cross volé, et c’est tout.

Puis les années passe, la carrière de Jul se poursuit sans que j’y prête plus attention que ça. Ce n’est qu’en 2016, par la force des choses (mes amis) que je me retrouve à écouter de nouveau du Jul. Et je découvre tous ses sons de lover, que je ne trouve ma foi toujours pas très bons, mais qui ont au moins le mérite d’être plus corrects, et surtout très dansants. Un style était né.

Pourtant, ce n’est que bien plus tard, en faisant mes propres recherches que je suis tombée sur des pépites comme 11.45 et J’oublie tout.

Et là, je suis bien forcée de reconnaître le talent du type. Je remarque alors la quantité de sons que le bonhomme est capable de produire, et le tout dans des styles finalement assez différents si on écoute bien.

Toutefois, ce n’était encore rien. La vague Bande Organisée n’était pas encore passée. La suite, je ne la raconte même pas, car depuis ce phénomène, tout le monde connaît Jul ! Et en plus même ceux qui n’aiment pas ses sont disent de lui qu’il a l’air d’un “bon gars humble”. Alors quoi demander de plus !?

SCH (Dit Le S)

Que dire de celui que des gens osaient appeler La Sardine en 2013/2014 ?

Outre une étroite collaboration avec son collègue Jul, SCH avait déjà réussi à s’imposer en solo, depuis A7 qui l’a révélé.

Si au début, SCH apparaissait comme Parisien pour la plupart, il n’a pas tardé à reprendre son accent Aubagnais. Certains disent que si on suit une courbe, le pic d’accent de SCH corrobore parfaitement au pic de succès de Jul.

Quoiqu’il en soit, on ne peut pas nier qu’il a réussi à imposer au monde du rap un style que nous n’avions pas l’habitude de voir. Si depuis 2011 environ, PNL s’était déjà fait connaître pour ses cheveux longs, ils le faisaient dans un style vestimentaire assez conventionnel pour leur milieu. Assumer de porter une veste en croco et un pantalon en cuir, jusqu’alors ce n’était acceptable que pour un Mac des années 70 ou un rappeur américain fin 90 / début 2000. Et pourtant. Un homme parmi tant d’autres, avait réussi à fédérer tout en refusant de se plier aux codes du milieu qu’il revendiquait.

Succès franc. Il n’est pas souvent aisé d’assumer qui on est et encore moins d’imposer son style comme une référence dans le monde du rap. Et pourtant, SCH réussit à le faire parfaitement.

Chapeau bas !

Maes (Dit Maes)

J’ai pas grand chose à dire. Il a fait de très bons sons comme T-Max 560, Gallactic, Kalenji (ft.ZKR), Street et bien sûr Blanche et Madrina (ft.Booba).

En dehors de ça, je ne sais rien de lui sans faire de recherches. J’ai juste entendu dire qu’il avait eu une aventure avec Maeva Ghennam. Je ne suis pas experte, mais je crois que ce genre d’expérience, ça fait pas bon sur le CV d’un rappeur, ça décrédibilise. Je ne sais pas d’où venait cette rumeur, mais selon les informations relayées en ligne, c’en était bien une.

Finalement, Maes, c’est ça. Un bon rappeur, de bons sons qui nous marquent. Mais sur sa personnalité, sa vie, on ne trouve rien à part des rumeurs foireuses. Et au bout du compte, c’est ça qui en dit long sur lui. Il se contente de faire de la musique, au maximum de ne pas exposer sa vie. Et quant à sa personnalité, il ne cherche pas à se mettre en avant, ce qui fait que l’auditeur ne le connaît pas bien en dehors de sa musique, mais c’est aussi bien comme ça.

PNL (Dits 2 Frères)

N.O.S et Ademo sont 2 frères. Leur carrière déjà bien entamée avec des sons comme Gala, La petite voix, ou Athena, a pris un tournant avec Au D.D. Je dois avouer être réellement impressionnée par l’esthétique de leurs clips. Et s’il y a bien une constante chez les deux frères, c’est leur volonté de ne pas donner d’interviews, et de ne pas s’exposer.

Pour cela, on n’en sait pas plus sur eux. Mais encore une fois, ce n’est pas plus mal. Des fois on préfère seulement connaître l’artiste et pas l’humain qu’il y a derrière. Cela relance l’éternel débat de “dissocier l’homme de l’artiste”. Je ne crois pas qu’il y ait une réponse qui puisse faire consensus.

Pour ma part, je préfère ne pas trop en savoir sur la vie privée des artistes que j’écoute, des acteurs, etc… Je n’ai jamais compris le fanatisme poussant les gens à vouloir tout savoir de leurs idoles (le terme est bien choisi…), donnant donc du poids aux paparazzis, et mettant d’en l’embarras plus d’une personne qui n’avait rien demandé. Les conséquences du fanatisme et de l’acharnement des paparazzis peuvent être funestes, nous l’avons tous vu avec Diana. Et même si la mort n’est pas toujours l’issue, le harcèlement médiatique peut avoir d’autres conséquences non moins importantes.

Il est cohérent de vouloir rester anonyme. Mais quand on est artiste, on ne peut faire autrement que de s’exposer, souvent. La clé étant sûrement de le faire avec parcimonie, et jamais rien de plus que ce qui est nécessaire.

Parfois plus dur qu’à faire, PNL en a en tous cas fait sa marque de fabrique, jouant de cette sous-médiatisation volontaire, justement pour créer le mystère et faire parler d’eux.

On applaudit la stratégie !

PLK (J’ai plus rien à dire je suis fatiguée)

A la base. On respecte tout le monde, on n’a peur de personne”. Je pense que ce sont les lyrics qui me viennent en premier lieu quand je pense à PLK. Sinon, j’aime beaucoup sa doudoune dans le clip. En dehors de ça, je ne sais pas trop quoi dire de lui, à part que j’avais de très gros doutes quand j’ai posté ce dessin sur Instagram, et pourtant il semble avoir bien pris.

C’est la dernière illustration de cette série ! Enjoy !

Suivant
Suivant

YOKAIS